Il était né en 1931 dans un environnement artistique, fils de Léon Barsacq (grand décorateur pour le cinéma et le théâtre, nommé aux Oscars pour Le Jour le plus long) et neveu d'André Barsacq (illustre metteur en scène, scénographe et directeur de théâtre). Yves suit des cours à l'Institut Lumière et à l'Idhec, et fait ses débuts comme assistant prise de vue au cinéma, puis cameraman à la télévision. En parallèle, il prend des cours de théâtre et devient comédien. Il est ce qu'on peut appeler un "troisième couteau" et joue des petits rôles dans au moins une centaine de films, alternant souvent flics et gangsters (de la série des Gendarmes avec Louis de Funès, à PlayTime de Jacques Tati). Des personnages peu bavards et parfois un peu niais, contrastant avec l'homme érudit et drôle qu'il était dans la vie.
En doublage, on lui confie plus volontiers des rôles d'autorité, vifs et volubiles, à l'articulation parfaite: l'extraordinaire Alan Arkin (le producteur Siegel, que Barsacq aurait très bien pu jouer lui-même tant l'association entre les deux acteurs est naturelle) dans Argo, Pat Hingle (Commissaire Gordon) dans Batman de Tim Burton, Jack Weston (Kellerman) dans Dirty Dancing, Colin Blakely (Sir Horace Blatt, milliardaire "enfumé" par la belle Diana Rigg) dans Meurtre au soleil, Walter Gotell (Général Gogol) dans L'espion qui m'aimait et Moonraker, et occasionnellement Gene Hackman, Donald Pleasence, etc.
En dessins animés, on lui doit Dupont ("avec un T") et de nombreux personnages secondaires dans la série d'animation Tintin des années 90, mais encore le "Pépé" de Cédric. (Montage d'extraits de ses doublages par "Le Monde du Doublage Français" ici)
Yves Barsacq (qui en tant que spectateur ne regardait jamais de films doublés) s'amusait des petits rôles qu'on lui confiait. Un jour, sur un plateau doublage, il raconte devant des camarades de micro hilares (dont Frédéric Pieretti, à qui je dois cette anecdote): "Pendant mes vacances à Hollywood, je suis allé voir Old Chinese, Bartender, Cop 1 et Cop 2 et je leur ai dit : "En Français, c'est moi qui vous double !"".
Autre anecdote, racontée par mon amie Hélène Otternaud: "Je me souviens de lui en studio jouant la plus profonde concentration et demandant le silence avant d'annoncer sentencieusement : " J'entre en barre"..."
"Trait d'esprit" relaté par Michel Paulin: " C'est plus facile de sortir de la SPA avec un chien que de la SPS avec un chèque !" (SPS: grande société de doublage, ndlr).
Une interview qu'il a donnée il y a quelques mois pour FilmoTV nous offre un aperçu de l'humour, l'intelligence et la vie passionnante du comédien (à voir ici; la vidéo ne semble pas s'ouvrir sur tous les navigateurs. Préférer Firefox).
Ne pas avoir eu l'occasion ou le temps de le rencontrer et partager ses souvenirs est et restera certainement l'un de mes grands regrets.
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