Jeanette Baucomont naît Jeanne Duclaux le 28 septembre 1926 à Clermont-Ferrand, mais grandit dans le sud de la France. Elle obtient des premiers prix en chant, piano et solfège au Conservatoire de Montpellier, et monte à Paris.
Les renseignements sur ses débuts sont rares, mais on sait que, soprano soliste, elle chante à l'Opéra et à l'Opéra-Comique, enregistre quelques disques lyriques et fait partie de la Société de Musique Ancienne de la Comtesse de Chambure.
Au milieu des années 50, Jeanette Baucomont intègre les équipes de choristes de variétés qui viennent de se constituer autour de Janine de Waleyne, Mimi Perrin et Christiane Legrand, participation au départ épisodique (car elle est étiquetée "lyrique") puis de plus en plus régulière. Sans avoir la position de soprano soliste et lead de Christiane Legrand ou Janine de Waleyne (ou plus tard Danielle Licari et Françoise Walle), elle devient néanmoins, avec talent, l'une des choristes les plus actives dans la période 1956-1968, et encourage les débuts de plusieurs choristes comme Jean Stout ou Jackye Castan. "Jeanette faisait partie de mes amies préférées parmi notre groupe de chanteurs" se souvient Bob Smart. "Elle était douce, gentille, et avait une voix magnifique."
Jean Leccia et son orchestre (1960)
Choristes: Claude Germain, Inconnu, Jean-Claude Briodin, Jacques Hendrix
Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Janine de Waleyne, Mimi Perrin
Jeanette Baucomont accompagne en studio la plupart des chanteurs de l'époque (Léo Ferré, Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Fernandel, John William, etc.). On la retrouve aussi dans bon nombre de groupes vocaux (Les Fontana, Les Barclay, Les Riff, etc.), musiques de film (Ginny dans Les Parapluies de Cherbourg (M. Legrand), Le Gendarme de Saint-Tropez (R. Lefebvre), etc.), disques orchestraux (vocalise solo de "Oui, devant Dieu" dans Douce ambiance rêve et danse de Jean-Michel Defaye (merci Serge Elhaïk)) et doublages de films musicaux (choeurs de Mary Poppins, Shirley Temple's Storybook, etc.) de cette époque, ainsi que dans quelques créations contemporaines (Laborintus II de Luciano Berio, avec Christiane Legrand et Claudine Meunier).
En soliste, elle chante dans plusieurs titres de l'orchestre Jacques Hélian dans la période 1961-1963.
Jeanette Baucomont (voix de Ginny) dans Les Parapluies de Cherbourg (1964)
Séance d'enregistrement des Swingle Singers (c.1964) |
The Swingle Singers: Suite anglaise n°2 de Bach (c. 1963)
J.-C. Briodin, J. Baucomont, C. Germain, C. Meunier,
J. Cussac, C. Legrand, W. Swingle, A. Germain
Après les Swingle Singers, elle continue pendant quelques années les séances (on la retrouve comme choriste dans les B.O. de Boulevard du Rhum (François de Roubaix), Doucement les basses (Claude Bolling), etc.). Claude Chauvet, qui débute dans les choeurs à ce moment-là, en garde le souvenir d'une "grande pro, un peu intimidante". Mais elle fait partie des choristes progressivement mises sur la touche en raison de l'évolution de la façon de chanter (les voix timbrées laissent la place à des voix beaucoup plus éthérées) et l'arrivée d'une nouvelle génération de choristes pouvant répondre à ce changement.
Son amie Michèle Conti et elle deviennent professeures de piano dans le même conservatoire (Soisy-sur-Seine). En dehors de Claudine Meunier et Alice Herald, elle garde assez peu de contacts dans le "métier". Il y a une dizaine d'années, je partage un échange téléphonique très sympathique avec elle mais elle refusera quelques années plus tard de m'accorder un entretien complet, ayant définitivement tiré un trait sur ses années de studio.
Jeanette Beaucomont s'est éteinte le 1er juillet 2019 à Paris (la nouvelle n'a pas été communiquée à ses amis du métier, je ne l'ai apprise que le week-end dernier, par son petit-fils). Elle était veuve du footballeur Robert Baucomont, et laisse dans la peine trois enfants et plusieurs petits-enfants. Mes pensées vont vers eux.
Jeanette Baucomont interviewée avec les autres Swingle Singers sur ses loisirs
(Le temps des loisirs, 1968)
Jacques Hélian et son nouvel orchestre: Les filles du midi (avril 1961)
Solistes: Jeanette Baucomont et a priori Hubert Giraud et Vasso Marco
(4CD Festival Jacques Hélian et son nouvel orchestre : intégrale 1960-1969, Marianne Mélodie)
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Bonjour Rémi,
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cet article et pour tout le travail réalisé en amont qui a permis de le publier.
Bien à vous
Adrien
Jeanette...était..une ..'vraie..musicienne..'.!!..d'une très grande discrètion..sur son très beau parcours professionnel...d'une infinie gentillesse.. quelle immense tristesse d'apprendre sa disparition...une collègue..que je n' avais oubliée...
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