(Plan: Partie 1: enfance, formation, chanteuse d'orchestre; Partie 2: choeurs pour des chanteurs de variété; Partie 3: enregistrements solistes; Partie 4: groupes vocaux; Partie 5: musiques de films; Partie 6: doublage, compositions)
Anne Germain |
Dans l’ombre des studios : Fin années 50 - début années 60, grand "boum" de l'industrie du disque: éclosion de nouveaux talents, avec ainsi énormément de travail pour les choristes et musiciens de studio qui enchaînent plusieurs séances d'enregistrement par jour, arrivent parfois au studio sans savoir pour qui ils vont jouer et doivent déchiffrer une partition en moins de cinq minutes. Vous
souvenez-vous de la toute première séance de chœurs que vous avez faite ?
Oui, c’était
pour Franck Pourcel et son grand orchestre : il y avait là une grande
chorale. Les « groupes » dont je viens de parler faisaient une grève
pour obtenir un cachet identique à celui des autres instrumentistes et
correspondant à leur prestation de petit ensemble, travail exigeant beaucoup
plus de perfection et de précision que dans un grand ensemble où les défauts
ici ou là sont plus dissimulés. Alors un camarade m’avait envoyé là pour une
première fois, que je découvre comment se passait une séance de studio. C’était
pour Pathé-Marconi dans les studios du réalisateur Jean-Pierre Melville, rue
Jenner. Ensuite j’ai continué petit à petit à faire ma place. Pour Hubert
Rostaing chez Philips boulevard Blanqui qui n’existe plus, non plus que Barclay
avenue Hoche et les autres.
DLODS : Quel est le premier chanteur
que vous avez accompagné ?
Dans les
tous premiers je me souviens d’Henri Salvador qui était chez Barclay, il ne se
produisait pas encore. C’était donc avenue Hoche dans ces très beaux
studios ; j’étais alors enceinte de ma seconde fille Isabelle qui allait
quelques années plus tard chanter notamment dans Les Aristochats (1970). Plus tard un jour en séance Henri m’a dit « Pourquoi ne fais-tu pas un tour de
chant ? Tu gagnerais beaucoup d’argent et tu pourrais te payer des
servantes ! » (rires). C’est le temps où Eddie Barclay avait
engagé un jeune arrangeur américain débutant, Quincy Jones, et nous avons
travaillé avec lui souvent, notamment pour le chanteur américain Andy Williams,
une belle voix de crooner et charmant. C’est le moment où sont vraiment nés les
Double Six et où ils ont enregistré leur premier disque Meet Quincy Jones qui a estomaqué tout le monde par la qualité
époustouflante de la performance. Gloire à eux dont tant sont aujourd’hui
« over the rainbow » !
Henri Salvador et les Angels : Count Basie (1966)
Au centre: Henri Salvador. Choristes de gauche à droite: Jean-Claude Briodin, Louis Aldebert, Anne Germain,
Danielle Licari, Bob Smart et Jacques Hendrix
DLODS : Dans un Palmarès des Chansons en 1966, vous faites partie des Angels et accompagnez
Henri Salvador dans « Count Basie ». L'arrangement des voix est superbe.
Oui, Anne-Marie Peysson
nous a présentés comme étant les Angels –le groupe formé chez Pathé par
Christian Chevallier qui d’ailleurs était au piano- mais ce soir-là, des Angels
d’origine il n’y avait que Jean-Claude Briodin et Jacques Hendrix, mais j’avais
pour ma part bien enregistré la chanson que nous interprétions en
accompagnement d’Henri Salvador, le fameux « Basie » quelques temps
plus tôt au mythique studio Charcot (disparu lui aussi). Nous avions alors
réalisé l’exploit de « mettre en boîte » ce titre en vingt minutes
pendant les quarts d’heure supplémentaires.
La séance avait été consacrée à des titres très
« commerciaux » auxquels Jacqueline Salvador, épouse et productrice
tenait davantage car cela avait « boosté » la carrière d’Henri,
mais lui tenait particulièrement à ce titre car c’était du jazz et il se faisait
plaisir, seulement les suppléments de cachets faisaient faire la grimace à
Jacqueline (rires) : « Va pour faire ce dernier titre, mais
vive vite ! ». Un exploit, mais il y avait une équipe plus qu’à
la hauteur, Double Six et Swingle mélangés ! Cela dit, le soir de
l’émission c’était tout aussi nickel, avec du « beau monde » :
Danielle Licari, Jean-Claude Briodin, Bob Smart, Louis Aldebert et Jacques
Hendrix.
DLODS : J’aimerais qu’on évoque maintenant
quelques chanteurs en particulier…
Oh bigre, il
ne faut pas que j’en oublie ! (rires)
DLODS : Léo Ferré…
Je l’ai
accompagné pour la première fois à L’Alhambra fin 1961. Jean-Michel Defaye son magnifique
arrangeur avait constitué une petite formation avec deux pianos (dont Paul
Castanier, pianiste aveugle), une rythmique, un accordéon et douze choristes -six
femmes et six hommes-, c’était superbement écrit pour les voix comme toujours
avec Jean-Michel Defaye et il y avait une force émotionnelle encore plus forte
qu’avec des cordes. C’était un spectacle inoubliable avec ces textes sublimes
d’Aragon, de Ferré ou Jean-Roger Caussimon. L’une d’elle s’intitulait « la
gueuse », c’est-à-dire la République. « T’as
ton fichu qu’est tout fichu, la gueuse », et la femme de Léo dans un
coin de la scène, assise sur un tabouret, tricotait une écharpe bleu blanc
rouge qui s’allongeait chaque soir car elle tricotait pour de vrai. « Encore un mois et elle atteindra les
premiers rangs d’orchestre ! » pensions-nous. Y a-t-il des gens
qui s’en souviennent…
DLODS : Vous avez également accompagné
un tout jeune débutant…
Un jour avec
trois collègues nous sommes allées faire une séance pour un jeune dont on
commençait à entendre beaucoup parler et qui allait bientôt « casser la
baraque » comme on dit : Johnny Hallyday. Il était encore chez Vogue
et avait à peine dix-neuf ans vers février 1962. Malgré son répertoire
tonitruant il paraissait réservé, timide même. Nous avons eu l’occasion en 1965
de l’accompagner à l’Olympia avec l’orchestre de Jacques Denjean, avec Danielle
Licari et Jackye Castan. Nous ne chantions pas le dernier titre du coup nous
restions derrière le rideau du fond de scène pour le regarder car il était
magnifique : vingt-deux ans ! C’était un phénomène de scène et il
l’est resté toute sa longue carrière. Il a prouvé ensuite qu’il était aussi un
très grand interprète avec une voix indestructible qu’il n’a pourtant pas
ménagée ! Il faut l’entendre dans « L’hymne à l’amour » ou
« Ne me quitte pas », il n’y a que lui qui pouvait rendre l’intensité
émotionnelle de ces deux chansons avec cette authenticité et justesse. Inutile
de vous dire combien je l’admire notre Johnny !
DLODS : A l’époque, pourquoi les
choristes étaient-ils « cachés » dans les coulisses ?
Nous
n’étions pas « cachés » dans les coulisses mais en retrait, juste au
bord de la scène pour une question de prise de son : il n’y avait pas le
matériel d’aujourd’hui permettant de « sortir » les voix au milieu
des cuivres, de la rythmique et même des cordes, car à l’époque il y avait un orchestre
permanent à l’Olympia avec des cordes.
Sheila : Pamela (1967)
Choristes de g. à d. : Christiane Cour, Alice Herald, Anne Germain, Françoise Walle,
Jacques Hendrix, Bernard Houdy, Claude et José Germain
DLODS : Dans les « yéyés »,
vous avez aussi beaucoup travaillé pour Sheila, pour qui vous avez même été
responsable des chœurs…
Les tous
premiers Sheila c’était Christiane Legrand qui convoquait les choeurs pour le
chef d’orchestre Jean Claudric. Christiane était beaucoup plus connue que moi. Ensuite
quand j’ai quitté les Swingle, Jean m’a demandé de convoquer mais vous savez,
c’était tantôt l’un ou l’une. Claude Carrère, le producteur de Sheila, était
très exalté, il croyait en son poulain ! En émission, il grimpait derrière
les cameramen sur le marchepied de la caméra mobile pour suivre Sheila dans le
moindre de ses déplacements et lui faire des grands signes, ce n’était pas
l’idéal pour la concentration (rires) !
Pour les chœurs, il s’était entiché de la grande voix de basse de Jean Stout (la voix française chantée de Baloo dans Le Livre de la Jungle, ndlr) et le
demandait avec insistance. Jean était un garçon grand et puissant, aussi Claude
Carrère me disait « Amène-moi le
bûcheron ! Amène-moi le bûcheron ! » (rires). Sheila était
la plus charmante des yéyés, simple et naturelle, ne jouant jamais les stars.
Une autre qui était aussi très gracieuse, c’était Mireille Mathieu.
DLODS : Vous avez aussi accompagné
Claude François. Etait-il très dirigiste avec ses choristes ?
Avec nous,
l’ancienne équipe, jamais. On l’a dit pour ceux d’après : orchestre,
choristes, danseuses. Mais avec nous non, jamais désagréable ni méprisant au
contraire. J’ai eu l’occasion de faire son dernier show à l’Empire et nous nous
sommes envoyé des bises à travers le grand escalier roulant « -Alors tu chantes bien, hein, tout à
l’heure ! » « -Evidemment Claude, comme toujours ! ».
Il y avait Françoise Walle à côté de moi. C’est la dernière fois que nous lui
avons parlé si sympathiquement car il est mort deux jours après. Oui il nous
respectait bien car il savait que nous avions fait les Double Six et les
Swingle Singers, donc autre chose que des « douwap douwap »!
DLODS : Sur quels titres l’avez-vous
accompagné en studio?
« Belles,
belles, belles», « Marche tout droit », « Si j’avais un marteau »,
« Pauvre petite fille riche », « Le jouet extraordinaire », « Quand
un bateau passe » (de Burt Bacharach), etc. Jusqu’à ce qu’il ait un
groupe attitré, alors nous faisions seulement les séances où il fallait des
voix en plus.
DLODS : Avez-vous accompagné des
« grands anciens » de la génération de Charles Trénet ?
Oui j’ai eu
le temps de travailler pour la dernière séance à ma connaissance de Maurice
Chevalier avec Caravelli (pour CBS à Charcot), Tino Rossi dont nous avons fait
aussi le dernier Casino de Paris plus un an de galas dans toute la France
–ambiance super sympa avec de bons camarades- et dans le calme ! Charles
Trénet, que nous avons accompagné pour son dernier Olympia avec Danielle
Licari, Jackye Castan, Jean Stout et d’autres avec Roger Pouly au piano. Nous
pensions qu’à la première il y aurait le Tout-Paris, tout le métier, que des
« fans ». En effet ce fut du délire, un triomphe. Mais ce qui nous a
« soufflés » c’est que les semaines suivantes avec du « vrai »
public populaire ça a été pareil. Nous avons fait quelques années après un
autre spectacle au Théâtre du Rond-Point, une sorte d’hommage, salle archi
pleine et un maximum de jeunes. Lorsqu’il a chanté « Voulez-vous danser
Marquise ? » c’était extraordinaire, il était déjà âgé mais quelle
jeunesse, quelle fantaisie, quelle finesse, un talent sans doute inégalé. La
salle était emballée comme je l’ai rarement vue.
J’ai
également accompagné le charmant Jean Sablon, notre premier crooner ! J’ai
un souvenir délicieux de ce « gentleman ». Nous étions allés répéter
chez lui pour une émission de télévision où nous devions chanter « La
chanson des rues ». Nous étions à l’image des passants qui s’attardaient
autour du chanteur des rues justement comme cela se faisait dans le temps.
Ensuite le chanteur vendait les petits formats, paroles et musique de la
chanson. Aujourd’hui, plus de chanteurs de rues, ils sont remplacés par internet !
Sans quitter
trop Jean Sablon, mon mari a travaillé pour Mireille qui fut sa partenaire
autrefois. Claude avait été contacté par Michel Berger qui produisit son
dernier disque avec entre autres « J’ai changé mon piano
d’épaule », une très jolie chanson pleine d’une nostalgie délicate. Mon
mari et Michel Berger s’entendaient très bien car tous deux discrets et bien
élevés, en plus Claude écrivait super bien les cordes en particulier ce que
Michel Berger appréciait beaucoup car il avait sa rythmique qui enregistrait à
part.
DLODS : Jacques Brel avait peu de
chœurs dans ses chansons, mais l’avez-vous accompagné par exemple dans
« Les remparts de Varsovie » ?
Je ne crois
pas, je m’en souviendrais ! Jacques Brel, quand même ! Par contre
avec Janine de Waleyne nous avons fait « Rosa, rosa, rosam ».
Photo dédicacée par Gilbert Bécaud 1er groupe de choristes: ?, ?, A. Rippe et C. Cour 2e groupe de choristes: A. Germain, J. de Waleyne, B. Houdy et B. Smart |
Pour Gilbert
Bécaud c’était Janine qui nous convoquait. Nous avons fait souvent ses
spectacles à l’Olympia. Quel tour de chant ! Que de belles chansons tellement
diverses :« Seul sur son étoile » , « La vente aux
enchères » avec le violoneux canadien Monsieur Pointu, « Dimanche à
Orly », « L’important c’est la rose », « Les cerisiers sont
blancs », et naturellement toutes les séances. On ne peut toutes les
citer, aucune n’est médiocre. Une qui nous avait particulièrement frappés par
son originalité –peut-être trop, et pas assez commerciale- et qui n’a pas eu de
succès, « Dieu est mort », sur
des paroles de Pierre Delanoë. Tout va mal sur terre, les hommes ne savent pas
quoi faire, alors il faut aller voir le bon Dieu pour lui demander des comptes.
Et à la fin de la chanson les hommes arrivent dans un édifice où Dieu habite. « Ils suivirent de longs couloirs, un
huissier en costume noir leur dit : "Messieurs vous venez tard, vous venez
tard. Depuis ce matin à l'aurore, Dieu est mort." ». Image très
frappante… C’est une chanson dure mais magnifique.
Gilbert Bécaud: Les cerisiers sont blancs (1968)
Choristes de g. à d. : Anne Germain, Danielle Licari et Jackye Castan
DLODS : On vous voit dans des images
d’archives accompagner Gilbert Bécaud à la télévision avec Danielle Licari et
Jackye Castan dans la chanson « Les cerisiers sont blancs ». Il vous
fait la « bébête qui monte » et semble avoir un petit faible pour
vous !
C’était trop
mignon, mais il a fait ça comme ça dans l’envol de l’interprétation –et parce
que je me trouvais le plus proche de lui sur le plateau- et non pas à cause
d’un « faible » pour moi ! Toutes ces vedettes nous aimaient
bien tant qu’on faisait bien ce qu’elles attendaient de leurs accompagnateurs.
Mais quand il leur prenait l’envie de changer d’équipe pour des questions de
mode ils n’avaient plus beaucoup de sentiments !
DLODS : Vous avez également fait
partie des choristes de « Charlie t’iras pas au paradis »…
Oui c’était
avec Jean-Claude Petit devenu très à la mode par ses arrangements pour Julien
Clerc (« La cavalerie », etc.) très réussis. Alors tout le monde l’a
demandé. C’était un travail passionnant grâce à la diversité des artistes que
nous accompagnions, malgré beaucoup de travail et la course d’un studio à
l’autre.
DLODS : En dehors d’Andy Williams dont
on parlait précédemment, avez-vous accompagné sur scène ou en studio des vedettes
internationales ?
Lors du
Midem à Cannes nous avons accompagné Tom Jones je crois bien. Il y a eu aussi
un célèbre compositeur de musiques de films anglais, je pense John Barry, qui
devait diriger le grand orchestre de Raymond Lefevre et interpréter un « pot-pourri »
de tous les tubes de ses films. Il n’y avait pas eu de temps pour répéter ça,
et nous avions une partition de deux mètres de large pliée en accordéon que
l’on dépliait au fur et à mesure, le tout en déchiffrage à vue !
Heureusement que c’était avec deux très bonnes musiciennes et lectrices, Jackye
Castan et Danielle Licari. Nous avons « assuré » comme on dit !
DLODS : Pensez-vous à d’autres
personnalités ?
Hélas, j’ai
« loupé » Frank Sinatra à Monte-Carlo, un grand gala où il était
venu chanter pour son amie la princesse Grace et pour quoi était descendu le
Grand orchestre d’Eddie Barclay avec à sa direction Quincy Jones qui
travaillait pour Barclay à l’époque, plus des chœurs dont l’équipe des Double
Six, mais je n’ai pas pu en faire partie pour cause de grossesse. Par contre,
j’avais eu l’occasion de le rencontrer et même d’obtenir un autographe sur une
partition de piano d’une chanson de son répertoire, « How about
you », que je chantais quand j’étais chanteuse d’orchestre et dont mon
mari avait relevé l’arrangement d’après le disque. C’était au Casino du Palm
Beach à Cannes, avec l’orchestre de Benny Vasseur et André Paquinet dont je
vous ai déjà parlé. Sinatra était venu en « client » mais l’entrée
des jeux lui avait été interdite car il n’avait pas son passeport ! La loi
était alors très stricte, Sinatra ou autre ! Il était assez furieux. Un
maître d’hôtel nous avait prévenus de la « visite » de la star et je
n’ai trouvé que cette partie de piano –ce dont mon mari avait eu l’idée géniale
en l’absence de photo- pour essayer d’obtenir un autographe. Nous avons réussi
avec le maître d’hôtel qui m’accompagnait à l’intercepter alors qu’il s’en
retournait –très mécontent- entouré d’une équipe sortie d’un film de
Coppola : nanas en direct de Las Vegas et gardes du corps du même style
« pas tibulaires, mais presque » aurait dit Coluche ! Il m’a jaugée de la tête aux pieds d’un
regard bleu et avenant comme de l’acier trempé, a jeté un regard intéressé tout
de même sur la partition, l’a dédicacée quand même - mais juste sa signature,
pas de « sincerely yours », rien !- et est reparti sans me demander de la
chanter ! Heureusement, mon Dieu ! Voilà ma grande rencontre avec
Frankie (rires). Eh bien je préfère
notre beau Johnny, y a pas photo comme on dit !
Je ne me
suis pas retrouvée non plus dans les chœurs de Sammy Davis Jr quand il est venu
à l’Olympia. Nous étions dans la salle cette fois avec ma famille. Un très
grand souvenir d’un géant de la scène : chant, danse, mime,
époustouflant !
Pour lire la suite de l'entretien, vous pouvez cliquer ici.
(Plan: Partie 1: enfance, formation, chanteuse d'orchestre; Partie 2: choeurs pour des chanteurs de variété; Partie 3: enregistrements solistes; Partie 4: groupes vocaux; Partie 5: musiques de films; Partie 6: doublage, compositions)
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