Ils s’appellent Anne Germain, Georges
Blanès, José Bartel, Claudine Meunier, Jean Cussac ou bien encore Alice Herald.
Leur discrétion n’a d’égal que leur talent et l’importance qu’ils ont eue dans
l’œuvre commune de Jacques Demy et Michel Legrand.
Choristes anonymes rompus à un déchiffrage
rapide et efficace de tous les styles de musiques au moment de l’âge d’or des
studios d’enregistrement, ils ont prêté leur voix à Catherine Deneuve, Michel
Piccoli, etc. dans des films entièrement (Les
Parapluies de Cherbourg) ou partiellement (Les Demoiselles de Rochefort, Peau
d’âne) chantés, créant une illusion souvent parfaite.
Oubliés pour certains dans les génériques des films et les crédits des pochettes des disques (sur lesquels ils n’ont par ailleurs touché aucun
droit), souvent exclus des événements médiatiques (comme la remise de la Palme
d’or des Parapluies de Cherbourg au
Festival de Cannes), ils méritent bien un éclairage particulier. J’ai le
plaisir après de nombreuses interviews, séances d’écoutes collectives, etc. de
vous offrir ce dossier qui leur est spécialement consacré, et de corriger
quelques erreurs ou oublis de génériques, parfois vieux de cinquante ans.
Pour chacun de ces chanteurs,
j’accompagnerai leur petite biographie d’un montage vidéo contenant un extrait d’un solo à l’image, des extraits de leurs
voix dans des films de Jacques Demy et le cas échéant dans des doublages de
films.
Remerciements particuliers à Anne Germain
(« mémoire » de ce métier) et à tous mes autres amis Swingle Singers
(José Germain, Jean Cussac, Jean-Claude Briodin, Claudine Meunier, Alice
Herald, Hélène Pedersen-Devos, Jeanette Baucomont, Nicole Darde, Claude
Chauvet), Michel Barouille, Norma Bartel, Georges Blanès, Anne-Sophie B., Michel Cassez, Jackye
Castan, Yves Chamberland, Bruno Conti, Raoul Curet, Gilles Hané, Serge L., Danielle Licari, Claudine Pavaux, Jacques Revaux, Jean Stout
(+) et Patricia Ward Kelly (veuve de Gene Kelly).
LES PARAPLUIES DE CHERBOURG (1964)
Lorsque
Jacques Demy et Michel Legrand, après de nombreuses séances de travail, se
mettent d’accord sur la réalisation d’un film entièrement chanté qui va
s’appeler Les Parapluies de Cherbourg,
ils admettent rapidement que trouver des acteurs à la fois excellents à l'image et
pouvant parfaitement chanter la musique de Legrand est impossible.
Il leur faut
des chanteurs capables de « tenir » le film du début à la fin. Une
fois la musique enregistrée par les chanteurs, les acteurs n’auront plus qu’à
faire du « playback » au moment du tournage. (Les voix étant enregistrées avant le tournage, il est donc inapproprié de parler de "doublage").
Depuis la
fin des années 50, les maisons de disques vivent un grand « boom ».
Les studios d’enregistrement parisiens tournent à plein régime : chansons,
musiques de films, groupes vocaux, orchestres de variétés (Moutet, Caravelli,
Mauriat, etc). Pour que les séances d’enregistrement puissent s’enchaîner
rapidement (trois heures pour enregistrer quatre titres), il faut des musiciens
et choristes sachant parfaitement lire la musique. Michel Legrand connaît bien ces
groupes de choristes "lecteurs" puisque sa sœur Christiane en fait partie et qu’il a travaillé avec
eux (en tant que compositeur ou simple arrangeur) dans de très nombreux projets.
Jacques Demy et lui leur font passer des auditions, souvent sur plusieurs rôles.
Une fois les
chanteurs choisis, l’orchestre est enregistré au studio Europa-Sonor (rue Charcot), puis les
voix au Poste Parisien (avenue des Champs Elysées). Des photos prises par Agnès
Varda à l’époque montrent plusieurs chanteuses (Danielle Licari, Christiane Legrand et Claudine Meunier) au milieu de l’orchestre mais il
se pourrait qu’elles aient été là uniquement pour s’imprégner de la musique et
répéter le texte.
Pour le rôle
principal de Geneviève (Catherine
Deneuve), Michel Legrand choisit Danielle
Licari (née en 1936), au départ auditionnée pour le rôle de Madeleine. Issue de la Maîtrise de la RTF (qui forme depuis 1947
des enfants au métier de chanteur), Danielle a monté plusieurs petits groupes
vocaux (Les Quatre de Cœur, Les Baladins de Paris) et débuté comme choriste, notamment
pour Sacha Distel.
Tous les
acteurs du film sont invités à assister à l’enregistrement des voix des Parapluies (y compris une pensionnaire
de la Comédie-Française pressentie pour le rôle de Madeleine, et qui sera par
la suite remplacée par Ellen Farner pour des raisons de coproduction), mais concernant Catherine Deneuve, les souvenirs divergent, Danielle
Licari étant persuadée de ne pas l'avoir rencontrée pendant les séances d'enregistrement, alors que Michel Legrand évoque une rencontre dans
ses mémoires (Rien n'est grave dans les aigus, éd. Cherche-Midi) : « Je ressens un
certain trouble à avoir devant moi les deux Geneviève. Ses deux composantes
chimiques. Cinquante pour cent de Danielle et cinquante pour cent de Catherine
vont fusionner pour former cent pour cent d’une nouvelle entité, un personnage
de synthèse qui échappe complètement à l’une comme à l’autre. »
Danielle est
de son côté invitée à assister au tournage, dont elle garde encore un souvenir
extraordinaire, notamment pour les décors.
Bien qu’un
peu « occultée » au moment de la sortie du film, elle gagnera une
première reconnaissance publique grâce aux Parapluies
de Cherbourg, avant de connaître quelques années plus tard une célébrité
mondiale et une carrière de soliste grâce au Concerto pour une voix de Saint-Preux, tout en continuant « dans
l’ombre des studios » d’être, avec sa magnifique voix de soprano, soliste
d’accompagnement (« Le ciel, le soleil et la mer » de François
Deguelt, « Chez Laurette » de Michel Delpech, etc.) ou simple
choriste (dans des milliers de chansons), chanteuse de doublage (Aurore dans le
redoublage de La Belle au Bois dormant)
et de génériques de dessins animés (Heidi). (Vous pouvez lire mon interview de Danielle Licari et vous procurer sa compilation réalisée par Marianne Mélodie en partenariat avec Dans l'ombre des studios).
Pendant l'été 2014, je mets en contact ma jeune amie Marie Oppert (qui répète alors le rôle de Geneviève dans la distribution des Parapluies de Cherbourg au Théâtre du Châtelet) avec Danielle Licari et propose à Danielle de participer quelques temps plus tard par téléphone à l'émission spéciale présentée par Laurent Valière pour la retransmission des Parapluies de Cherbourg. Une intervention passionnante...
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N. Castelnuovo, J. Bartel et J. Demy |
Pour lui
donner la réplique (Guy, joué par
Nino Castelnuovo), Michel Legrand et Jacques Demy se tournent vers José Bartel (1932-2010). José côtoie le
monde des choristes de studio sans vraiment en être un : chanteur soliste
pour des orchestres (Aimé Barelli), des groupes vocaux (Les Masques) ou des
doublages (Le Roi Louie dans Le Livre de
la Jungle), chef d’orchestre de musique « typique », compositeur (pour Serge Reggiani), arrangeur,
percussionniste, comédien, directeur artistique de labels, José Bartel est un
touche-à-tout surdoué. Son interprétation de Guy (rôle qu’il enregistre la
jambe plâtrée suite à un accident de voiture) est bouleversante. (Lire mon hommage à José Bartel).
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Georges Blanès |
Georges Blanès (né en 1928) prête sa
belle et chaude voix de baryton à Marc Michel (Roland Cassard) pendant tout le film. Après des débuts dans son
Algérie natale, il travaille à Paris comme chanteur d’orchestre et meneur de
revues. Il enregistre plusieurs disques en soliste, démarre une carrière
d’acteur au cinéma (notamment pour Philippe Clair), au théâtre et dans des
opérettes. En complément, il travaille beaucoup pour la publicité, le doublage
et les musiques de films. Michel Fugain
lui propose de devenir directeur artistique de son « Big Bazar » et
Georges Blanès compose avec le chanteur plusieurs de ses tubes (« Le
Printemps », ou « Comme un soleil » repris aux Etats-Unis par
Dean Martin, sa fierté).
Dernier
élément de ce quatuor amoureux, Madeleine
(Ellen Farner) à qui Claudine Meunier
(née en 1926) prête sa voix d’alto, douce et élégante, certainement l’une des
plus belles de ce métier. Passionnée de jazz, Claudine a fait partie de trois
groupes majeurs du jazz vocal français et international : « The Blue
Stars of France », « Les Double Six» (sous son nom de jeune fille,
Claudine Barge) et « The Swingle Singers ». Dans ces trois groupes on
peut l’entendre chanter plusieurs soli. Claudine a également prêté sa voix
chantée à Mme Jumbo dans le redoublage de Dumbo
(1979) et été choriste d’Andy Williams, Dionne Warwick, Claude François,
Gilbert Bécaud (elle est la voix accusatrice de « L’orange »), etc.
(Lire mon portrait de Claudine Meunier).
En septembre 2014, sur mon initiative et avec l'accord enthousiaste de Laurent Valière (France Musique) elle participe comme invitée surprise à l'émission 42ème Rue consacrée aux Parapluies de Cherbourg.
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C. Legrand devant la vitrine d'un disquaire allemand aux couleurs des "Swingle Singers" |
Hors de ce
quatuor amoureux, mais rôle central du film, Madame Emery (Anne Vernon) a
la voix de Christiane Legrand (1930-2011).
C’est
certainement le rôle qui a été le plus difficile à distribuer, à la fois
autoritaire, raffiné et protecteur. Sur une suggestion d’Agnès Varda, Demy et
Legrand choisissent la sœur du compositeur, bien qu’elle soit plus jeune que le
rôle.
Christiane
est un personnage incontournable dans l’œuvre de son frère, avec qui elle a de
nombreuses fois chanté en duo, et un élément central du monde des studios des
années 60, comme soliste, choriste (pour Francis Lemarque, Jean Constantin, Procol Harum, etc.) et chef de chœurs. Une voix douce et « sucrée » idéale pour la
variété et les chansons pour enfants, et une technique jazz irréprochable qui
ont fait d’elle une légende du jazz vocal, notamment comme soliste principale
des Swingle Singers et membre des Double Six.
Elise (Mireille Perrey), la vieille
tante de Guy dans le film, a la voix de Claire
Leclerc (1915-2009). On dit d’Eliane Thibault (Mary Poppins) qu’elle a
« un sourire dans la voix », Claire Leclerc en a quant à elle des « sanglots ».
Son timbre n’est pas sans rappeler celui de l’américaine Dinah Shore. La
chanteuse a un parcours en dents de scie qui représente bien les difficultés de
ce métier. Débuts dans des cabarets rive gauche où elle est la première à
chanter du Léo Ferré, puis un grave accident la laisse éloignée de la scène.
Elle devient alors une artiste de studio, participant à des doublages (voix
chantée de Marylin Monroe dans Les hommes
préfèrent les blondes, de Lady dans La
Belle et le Clochard) ou à de la post-synchronisation (voix chantée de
Caterina Valente dans Casino de Paris).
C’est son amie Vline Buggy (grande parolière des années yéyé) qui demande à son
mari chef d’orchestre Christian Chevalier de l’engager comme choriste dans son
groupe « Les Angels » (pour Richard Anthony, Annie Cordy, etc.). Fin
des années 60, elle quitte le métier et enchaîne les petits boulots jusqu’à sa
retraite. (Hommage à Claire Leclerc par François Justamand sur La Gazette du Doublage)
Les non-crédités

Son nom n’a
jamais été mentionné dans le générique ni dans les pochettes de disques
successives de la musique du film, et pourtant il a une jolie partie soliste
dans le film et sa voix de baryton est reconnaissable entre mille : Jean Cussac (né en 1922) prête sa voix à Monsieur
Dubourg, le joaillier. C’est lui-même qui m’en avait parlé lorsque je l’avais
interviewé pour la première fois en 2006 (lire mon article pour La Gazette du Doublage). Jean participe comme tous ses camarades à de nombreux chœurs (pour
Edith Piaf, Luis Mariano, Guy Béart), mais aussi à des doublages (voix chantée
de Roger dans Les 101 Dalmatiens
(1961), du Prince dans Blanche-Neige et
les sept nains (redoublage de 1962), du narrateur-chanteur dans Merlin l’Enchanteur (1963)). De
formation classique, il participe à de nombreux concerts lyriques, des
opérettes, et devient même « maître de chapelle » de l’Eglise Saint-Louis des
Invalides (Paris). Dans les années 80, dernière décennie d’activité avant sa
retraite, il est directeur musical des doublages Disney (Basil détective privé, Rox et Rouky, redoublages de Dumbo, La Belle au Bois dormant, etc.).
L’identité
du chanteur prêtant sa voix à Aubin (Jean
Champion) le patron du garage est restée inconnue pendant cinquante ans. Elle
paraissait être celle d’un comédien plutôt que d’un choriste
« traditionnel ». C’est en découvrant par hasard que le comédien Raoul Curet (né en 1920, voix française
de Glenn Ford) avait été chanteur et avait même fait partie du quatuor vocal
Les Quat’ Jeudis (« cousins » des Frères Jacques, qui ont fait
carrière aux Etats-Unis en accompagnant Carol Channing dans Show Girl), que j’ai fait le
rapprochement entre sa voix et celle d’Aubin. L’interviewant en août dernier
dans le sud de la France où il est retiré, je lui demande « Avez-vous participé aux Parapluies de Cherbourg ? ».
A cette question, le regard de l’acteur de 95 ans s’illumine et il me dit mot
pour mot cette réplique d’Aubin qu’il n’avait certainement pas prononcée depuis
1963 « Ah le petit con depuis qu’il
a quitté l’armée il se conduit comme le dernier des voyous ». Il fait
également la voix d’un déménageur
joué par Paul Pavel (« Alors pousse
ta viande, tu vois bien qu’tu gênes ! »).
Michel Legrand (né en 1932), à la
manière d’Hitchcock, s’attribue toujours quelques répliques dans ses musiques
de films. Dans Les Parapluies de
Cherbourg, il prête sa voix au facteur
qui apporte le courrier à Madame Emery (acteur non-identifié) ainsi qu’à l’un
des mécaniciens, Bernard (Pierre Caden),
et non Jean comme indiqué par erreur dans la pochette CD du coffret
Demy-Legrand.
La voix de Jean (joué par Jean-Pierre Dorat,
comédien qui deviendra par la suite un grand directeur artistique de doublage),
mécanicien qui préfère le cinéma à l’opéra, est celle du choriste Jean-Claude Briodin, que l’on peut
entendre avec ce timbre à la fois chaud et doux en soliste dans plusieurs
titres des « Double Six » et des « Troubadours » (les
« Peter, Paul and Mary » français).
Né en 1930, José Germain (voix de basse des Swingle
Singers, choriste et saxophoniste) prête sa voix très reconnaissable (Scat Cat dans Les Aristochats) au patron du café (joué par Roger Perrinoz), avec
cette réplique chantée assez surréaliste « Vous
n’avez pas d’monnaie, vous êtes tous les mêmes avec vos gros billets ».
José, qui avait conservé la fiche de paie de l’enregistrement, pensait n’avoir
fait que de chœurs pour ce film, et ne se souvenait plus du tout de ce rôle.
Peu de temps
après dans le film apparaît le personnage de Ginny (Jane Carat), la prostituée qui passe la nuit avec Guy. C’est
grâce à Anne Germain que j’ai pu identifier la voix de la soprano Jeanette Baucomont (qui me l’a par la
suite confirmé), choriste elle aussi, qui faisait partie avec Jean Cussac des
deux piliers « lyriques » des Swingle Singers.
Dans la pochette
du coffret CD Demy-Legrand, le nom de Jacques Demy est attribué aux voix du
« client égaré » et du serveur. Je ne peux le confirmer
d’oreille. Il est possible qu’il ait également fait la voix d’autres rôles
(comme le pompiste aux répliques improbables).
LES
PARAPLUIES DE CHERBOURG (1964)
Musique :
Michel Legrand / Paroles : Jacques Demy
Enregistrement de l'orchestre au studio Charcot / Europasonor
Enregistrement
des voix au Poste Parisien du 8/07/1963 au 13/07/63*
Ingénieur du
son : Louis Perrin
Catherine
Deneuve... Geneviève Emery… Danielle LICARI
Nino
Castelnuovo... Guy Foucher… José BARTEL
Anne
Vernon... Madame Emery… Christiane LEGRAND
Marc
Michel... Roland Cassard… Georges BLANES
Ellen
Farner... Madeleine… Claudine MEUNIER
Mireille
Perrey... Tante Élise… Claire LECLERC
Jean
Champion... Aubin… Raoul CURET*
Pierre
Caden... Bernard… Michel LEGRAND*
Jean-Pierre
Dorat... Jean… Jean-Claude BRIODIN*
Harald
Wolff... Monsieur Dubourg… Jean CUSSAC*
Jane
Carat... Ginny… Jeanette BAUCOMONT*
Patrick
Bricard... Serveur… Jacques DEMY**
Roger
Perrinoz... Patron du café… José GERMAIN*
Paul
Pavel... Deuxième déménageur (« Alors pousse ta viande, etc. »)…
Raoul CURET*
Le facteur…
Michel LEGRAND*
Le client
égaré… Jacques DEMY**
Bernard
Garnier… Mécanicien en 1959 (« Ben qu’est-ce qu’y t’prend ? »)…
Michel LEGRAND ?*
Gisèle
Grandpré… Madame Germaine (tenancière de la boîte à matelots)… Claude
PARENT ?*
Philippe
Dumat... Client du garage
en 1957… ?
Jean-Pierre
Chizat... Pierre le mécanicien 1957… ?
Michel
Benoist... Acheteur de parapluies… ?
François
Charet… Mécanicien en 1959
(« Le patron te d’mande ! »)… ?
Jacques Camelinat...
Client du garage en 1959… ?
Premier
déménageur (« Qu’est-ce que tu cherches ? »)… ?
Dorothée
Blanck... Entraîneuse au café (« Tu viens danser ?»)… ?
Bernard
Fradet... Pompiste… ?
Choeurs: La plupart des solistes, Jacques HENDRIX*, Georges COUR*, etc.
Sources :
Générique et pochettes de disques
* :
Compléments Rémi C. / Dans l’ombre des studios (remerciements à Anne Germain,
Jean Cussac, Raoul Curet, José Germain, Jeanette Baucomont, Jean-Claude
Briodin, Danielle Licari, Claudine Meunier)
** :
Complément Stéphane Lerouge (coffret CD Demy-Legrand)
LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT (1967)
Contrairement
aux Parapluies de Cherbourg, film
entièrement chanté, Les Demoiselles de
Rochefort alterne scènes de chant (avec les voix des choristes habituels
enregistrées avant le tournage) et scènes de comédie (avec les vraies voix des
acteurs à l’écran, sauf certains étrangers).
Michel Legrand et Jacques Demy en séance de composition
pour Les Demoiselles de Rochefort (avril 1966)
 |
Anne Germain |
Voyant que
la voix de soprano de Danielle Licari ne raccorderait pas idéalement avec la
voix parlée de Catherine Deneuve (Delphine),
Jacques Demy et Michel Legrand auditionnent plusieurs choristes et c’est
finalement Anne Germain (qui avait quelques
mois plus tôt (le 12 mai 1965) enregistré avec Nicole Darde les « maquettes » de la musique) qui est choisie, créant l’illusion. Anne est l’une
des choristes les plus talentueuses et prolifiques de sa génération. Elle a
enregistré en soliste plusieurs génériques (dont le mythique L’île aux enfants) et doublages chantés
(Duchesse dans Les Aristochats, Rita Hayworth dans La Blonde ou la Rousse, Ann Reinking dans Annie, etc.). Dans Les Demoiselles de Rochefort, on peut également l'entendre faire un scat avec Louis Aldebert dans la séquence d'ouverture (scat un peu "noyé" dans le mixage du film, mais parfaitement audible dans la B.O.). Pour
en savoir plus sur la carrière d'Anne Germain, vous pouvez lire le long et passionnant entretien
qu’elle m’a consacré.
La
« sœur jumelle » de Delphine, Solange
(Françoise Dorléac), a quant à elle la voix chantée de Claude Parent, artiste que connaissait Marcelle Legrand (mère de
Michel, éditrice musicale) mais dont nous n’avons que peu d’informations. Elle
a enregistré plusieurs disques en soliste et ne faisait pas partie du circuit des choristes
habituels. Là encore on peut affirmer que son timbre et sa voix grave s’accordent
parfaitement avec la voix parlée de Françoise Dorléac. Il est possible, sans
certitude, qu’elle ait également participé aux Parapluies de Cherbourg sur une très courte réplique
(« Bonsoir Ginny » par Madame Germaine, tenancière de la « boîte
à matelots »).
D’après le
site « Que sont-ils devenus ? » Claude Parent serait décédée en
2007 à l’âge de 75 ans.
 |
J. Perrin et R. Berry entourent leur "voix" J.Revaux à la Cinémathèque sous le regard de Costa-Gavras (Inauguration de l'exposition Demy) |
Maxence (Jacques Perrin), jeune marin
qui cherche son « idéal féminin » a la voix de Jacques Revaux (né en 1940), qui a fait ses débuts comme chanteur avant de devenir un très grand compositeur, à qui l’on doit des
dizaines de « tubes » pour Claude François (« Comme
d’habitude », devenu plus tard en franchissant l’Atlantique « My
way » avec la voix de Frank Sinatra), Michel Sardou (« Les Lacs du
Connemara », « La maladie d’amour », « Le France ») ou
Johnny Hallyday (« J’ai oublié de vivre »). A l’époque, tout comme
Georges Blanès et Anne Germain, Jacques Revaux enregistre des disques de
« covers », publicités, etc. Dans son autobiographie, Ma vie en chansons (éd. Ramsay), il raconte à propos des Demoiselles de Rochefort :
« Au studio Davout à Paris, les
séquences longues de plusieurs minutes furent, de bout en bout, enregistrées en
direct. Plusieurs faux départs de ma part avaient obligé tous les chanteurs à
recommencer depuis le début, encore et encore. Ce fut un soulagement pour tout
le monde quand la décision avait été prise de me faire enregistrer seul :
je n’étais pas synchro ! C’est fou, je n’arrivais pas à me caler avec les
autres. L’exercice s’était avéré bien plus difficile que je ne l’avais imaginé. »
Plus tard, Jacques Revaux prêtera sa voix à Richard Berry dans Une chambre en ville (1982).
Gene Kelly (Andy) a déjà chanté en français,
notamment dans Un Américain à Paris, mais c'est pourtant Don Burke qui lui prête sa voix pour les chansons dans Les Demoiselles de Rochefort. Chanteur canadien anglophone, passionné de musique folk, Donald (dit "Don") Burke vit à ce moment-là à Paris, il est membre du groupe Les Troubadours aux côtés de Pierre Urban, Franca di Rienzo... et Jean-Claude Briodin, qui lui fait connaître Michel Legrand. Don chante en soliste les maquettes et la version anglaise du quadrille dans le film d'animation Lucky Luke - Daisy Town (musique de Claude Bolling), ainsi que la chanson-titre de Qui êtes-vous, Polly Maggoo? (avec les Troubadours) pour Michel Legrand.
Pour Les Demoiselles de Rochefort, il y a un double mystère: pourquoi Gene Kelly n'a-t-il pas enregistré les chansons, et quel est le matériel qui a été utilisé pour le tournage?
Pour ce dernier point, il semble que le tournage de "La Chanson d'Andy" ait été fait à partir d'une maquette enregistrée par Michel Legrand lui-même (il chante la partie de Gene, le petit choeur de filles, et dicte les comptes pour les pas de danse), peut-être parce que Gene ne pouvait pas venir pour les enregistrements de mars/avril 1966 et qu'on prévoyait de les lui faire faire après le tournage.
Don Burke a ensuite enregistré sa voix avec pour bande orchestre la rythmique de la maquette (maquette qu'on retrouve dans les documentaires faits au moment du tournage, et restaurée par Stéphane Lerouge pour le coffret "Les Demoiselles de Rochefort"); la voix de Michel Legrand a été enlevée... sauf pour une partie des scats. Et pour les autres chansons? Pas de traces de maquettes avec la voix de Michel Legrand à la place de celle de Don Burke, mais la différence de son pour les répliques de Don dans "Les rencontres" et "De Rochefort à Hambourg" peut nous laisser penser qu'il y a eu un travail de montage, et que Michel Legrand avait donc peut-être enregistré une voix témoin pour ces chansons-là également.
Pourquoi Gene Kelly n'a-t-il pas enregistré les chansons? Dans la biographie consacrée à la productrice du film (Mag Bodard) il est dit que les
financiers étaient très frileux à l’idée de lui faire enregistrer ses chansons
en français. Autre hypothèse (à mon avis farfelue), Michel Legrand explique en interview que Gene Kelly ne chantant que sur une octave, il avait des "doublures" pour les notes basses ou aigues lorsqu'il enregistrait à Hollywood; Legrand n'avait pas envie de faire venir des doublures en France. Mais l'hypothèse la plus probable (partagée également par Patricia Ward Kelly, veuve de l'acteur) est une histoire d'agenda et de coûts.
Dans le film, on entend donc Michel Legrand sur la plupart des scats d'Andy. Le compositeur ne s’est pas attribué de rôle parlé dans le film mais on
peut l’entendre « scatter » ici et à deux autres moments (« Marins,
amis, amants ou maris », « Kermesse »).
Danielle Darrieux (Yvonne) est la seule comédienne du film à chanter son rôle. Elle
fera de même dans Une chambre en ville
(film de Jacques Demy, musique de Michel Colombier).
 |
M. Piccoli et G. Kelly devant
un vinyle des Swingle Singers |
Son ancien
amant, Simon Dame (Michel Piccoli),
a la voix de Georges Blanès (Cassard
dans Les Parapluies de Cherbourg),
qui le suivra également dans Une chambre
en ville. On notera que dans la boutique de Simon figure sur un présentoir
le disque « Mozart » des Swingle Singers (dont plusieurs des membres
ont participé aux voix des Demoiselles de
Rochefort), qui apparaît et disparaît selon les plans (simple clin
d’œil ? Problèmes de raccords ?).
Jean Stout (1933-2012) prête sa voix à Guillaume Lancien (Jacques Riberolles).
Au début, d’après les souvenirs de Michel Legrand, le chanteur avait été
contacté pour faire la voix de Simon Dame mais cela ne collait pas. Jean Stout
m’avait raconté de son côté avoir été contacté à la base pour faire seulement
partie des chœurs (on entend d’ailleurs sa voix de basse profonde dans les
chœurs de « La Chanson de Maxence », les scats de « Marins,
amis, amants ou maris »).
Jean Stout
c’est la voix chantée de Baloo dans Le
Livre de la Jungle, de Tony dans La
Belle et le Clochard (redoublage de 1989), le personnage de Henri Golo dans
les spectacles et disques de Dorothée. Une voix de basse omniprésente dans le
paysage musical des années 60/70/80 (lire mon interview de Jean Stout). Curieusement,
j’ai remarqué en analysant les voix du film que dans la chanson « De
Hambourg à Rochefort » Jean Stout est remplacé par José Bartel sur le petite réplique de Lancien.
Joués par
des acteurs et danseurs américains, les forains et leurs copines sont doublés à
la fois pour les dialogues et les chansons. Ainsi, George Chakiris (Etienne) a la voix parlée de Jacques Thébault (célèbre voix de Steve McQueen… et de Chakiris dans la VF de West Side Story) et la voix chantée de
Romuald Figuier dit Romuald. Ce
dernier fait ses débuts comme choriste (notamment pour le chanteur John
William) avant de commencer une carrière de chanteur soliste (il représente
Monaco trois fois à l’Eurovision) et compositeur (« Let me try
again » repris par Frank Sinatra).
Le
personnage de Bill a quant à lui la
voix parlée et chantée de José Bartel (voix
de Guy dans Les Parapluies de Cherbourg).
Des sources présentes sur internet depuis des années indiquent que Dominique
Tirmont fait la voix parlée de Bill mais c’est faux. Tirmont (voix parlée et
chantée de Von Trapp dans La Mélodie du
Bonheur, de Tevye dans Un violon sur
le toit) a une voix de basse très reconnaissable. On ne peut pas la
confondre avec celle de de José, qui a également fait plusieurs fois du
doublage parlé (La Vallée du Bonheur,
Un shérif est en prison).
Judith (Pamela Hart) et Esther (Leslie North) ont les voix
chantées de Christiane Legrand et Claudine Meunier (respectivement voix
de Mme Emery et de Madeleine dans Les
Parapluies de Cherbourg). Je n’ai pas pu identifier les voix parlées, même
si celle d’Esther fait penser à la comédienne Michèle André.
 |
A. Herald à la Comédie-Française (Le Bourgeois gentilhomme) |
Josette (Geneviève Thénier), la
serveuse du café tenu par Yvonne, chante avec la voix de la choriste Alice Hérald. Alice a fait ses débuts
avec Claudine Meunier dans les « Hélianes » (trio de choristes de
l’orchestre Jacques Hélian) puis fait partie des Swingle Singers et accompagné
de nombreux chanteurs (Maxime Le Forestier, Graeme Allwright, Dave, etc.). On
l’entend assez rarement en soliste. En dehors des Demoiselles de Rochefort, l’une des occasions de l’entendre aurait
été le film Le Ciel et Bleu (dont
elle avait enregistré le générique, sur une musique de François de Roubaix),
mais celui-ci n’est jamais sorti. Il reste heureusement dans la compilation François de Roubaix – Chansons de films
une trace de ce joli enregistrement.
Le petit « Boubou » (Patrick Jeantet) a la
voix chantée d’Olivier Bonnet, fils
de Christiane Legrand et de son premier mari, le chanteur Pierre Laurent (voix
chantée supposée de Donald O’Connor dans la VF de Chantons sous la pluie).
Les non-crédités
Ils sont peu
nombreux. Dans la scène des « Rencontres » on peut reconnaître la
voix de Jean-Claude Briodin (un
policier et un badaud) et –grâce aux souvenirs d’Anne Germain- celle du "Double Six" Louis Aldebert (un policier, et scat
dans le générique de début).
LES DEMOISELLES
DE ROCHEFORT (1967)
Musique :
Michel Legrand / Paroles : Jacques Demy
Enregistrement des maquettes à la Comédie des Champs-Elysées le 12/05/1965*
Enregistrement
des voix au Studio Davout du 28/03 au 3/04/1966* (puis renforts de choeurs le 22/11/1966*)
Ingénieurs
du son : Claude Ermelin, Yves Chamberland et François Dentan
Catherine
Deneuve... Delphine Garnier… Anne GERMAIN (Chant)
Françoise
Dorléac... Solange Garnier… Claude
PARENT (Chant)
Jacques
Perrin... Maxence… Jacques REVAUX (Chant)
Gene
Kelly... Andy Miller… Don BURKE (Chant)
Gene
Kelly... Andy Miller… Michel LEGRAND (Derniers scats de la « Chanson
d’Andy »)*
Danielle
Darrieux... Yvonne Garnier… ELLE-MEME
Michel
Piccoli... Simon Dame…
Georges BLANES (Chant)
Jacques
Riberolles... Guillaume Lancien… Jean STOUT (Chant « De Delphine à
Lancien »)
Jacques
Riberolles... Guillaume Lancien… José
BARTEL (Chant « De Hambourg à Rochefort »)*
George
Chakiris... Etienne…
Jacques THEBAULT (Dialogues)
George
Chakiris... Etienne…
Romuald FIGUIER (Chant)
Grover
Dale... Bill… José BARTEL (Dialogues et Chant)*
Pamela
Hart... Judith… Christiane LEGRAND (Chant)
Leslie
North... Esther… Michèle ANDRE ? (Dialogues)*
Leslie
North... Esther… Claudine MEUNIER (Chant)
Geneviève
Thénier... Josette… Alice HERALD (Chant)
Patrick
Jeantet... Boubou Garnier… Olivier BONNET (Chant)
Dorothée
Blanck… Passante (« Vous avez de la chance »)… ?
Alain
Franchet... 1er policier (« Ne restez pas là, circulez soyez
chic »)... Jean-Claude
BRIODIN (Chant)*
Bernard
Fradet ... 2ème policier
(« Nous ne voulons pas vous être antipathiques »)… ?
Remy Brozek... 3ème policier (« Ne nous forcez
pas à vous cogner dessus à bras raccourcis »)… Louis ALDEBERT (Chant)*
Pierre
Caden... 1er passant (« Y avait du sang
jusqu’ici »)… ?
Véronique
Duval... Passante (« C’était une petite vieille aux blancs
cheveux »)… ?
Jacques
Henri Barratier... 2ème
passant (« C’est proprement immonde »)… Jean-Claude BRIODIN (Chant)*
Scat solo
« Arrivée des camionneurs »… Anne GERMAIN* et Louis ALDEBERT*
Scat « Marins,
amis, amants ou maris »… Michel LEGRAND*, Jean STOUT*, etc.
Scat solo
« Kermesse »… Michel LEGRAND
Chœurs :
La plupart des solistes, José Germain*, Claude Germain*, etc.
Sources :
Générique et pochettes de disques
* :
Compléments Rémi C. / Dans l’ombre des studios (remerciements à Anne Germain, Norma
Bartel, Jean-Claude Briodin, David Gential, Jean Stout, Alice Herald, José
Germain)
Dans Peau
d’âne, Catherine Deneuve (Peau d’âne)
et Jacques Perrin (Le Prince)
retrouvent leurs voix des Demoiselles de
Rochefort, à savoir Anne Germain
et Jacques Revaux.
Christiane Legrand participe une fois
de plus à une musique de son frère en prêtant sa voix à la Fée des Lilas
(Delphine Seyrig). Pour la Fée des Lilas, Claudine Meunier avait été pressentie pour le rôle chanté mais avait décliné pour des raisons d'agenda.
Germain, Revaux et Legrand sont les
seuls noms de chanteurs crédités au générique.
On notera que certaines chansons (comme "Amour, Amour") sont légèrement différentes dans le film et la version disque; les bulletins de salaire d'Anne Germain pour l'année 1970 étant introuvables, je ne sais si l'enregistrement des deux versions a eu lieu en même temps ou s'il a été fait en deux temps.
Les non-crédités
Il y a deux
scènes dans lesquelles fourmillent de nombreux petits rôles chantés :
Dans
« Les Insultes », Peau d’âne est moquée et insultée par les garçons
et filles de ferme.
Les voix
masculines sont assez facilement identifiables à l’oreille et j’ai pu les faire
confirmer à la plupart des intéressés : on entend successivement Georges Blanès (et se petite pointe
d’accent pied noir), voix de Cassard et de Simon Dame dans les précédents
films, Jean Cussac (Monsieur Dubourg
dans Les Parapluies) et son petit
« trémolo » final caractéristique (« renvoi »),
Jo Noves (décédé en 2014, ténor des Swingle Singers,
au timbre de voix particulier et une petite pointe d’accent toulousain) et Michel Legrand (qui prête ici sa voix à un
certain Michel Colucci, futur Coluche !). Pour le dernier, il s’agirait de
Jacques Demy (seul nom avec Michel
Legrand crédité pour les garçons de ferme dans le coffret Demy-Legrand).
Pour ce qui
est des femmes c’est plus compliqué, d’autant que l’ordre des voix n’a pas été
respecté au moment du tournage et qu’une fermière peut ainsi se retrouver avec
trois voix différentes.
Anne Germain
se souvient avoir enregistré la séance avec notamment Hélène Devos et Nicole Darde
des Swingle Singers. Claude Chauvet
se souvient de la séance, qui était l’une des premières de sa carrière (à
l’époque elle faisait partie d’un groupe de jeunes chanteurs, Les Marlee,
produit par… Marcelle Legrand). En faisant plusieurs séances d’écoutes avec des
choristes, nous avons pu retrouver quelques attributions, mais sans certitudes.
Il est parfois
difficile pour certaines choristes de reconnaître leur propre voix, d’autant, que,
comme me l’explique Alice Herald
(qui se souvient avec certitude de ses répliques dans le film), les voix
étaient assez « uniformisées » dans la façon de composer et de
chanter de Michel Legrand.
Dans
« Le massage des doigts », le charlatan (Romain Bouteille) vendeur
d’élixirs amincissant les doigts a la voix de Michel Cassez, futur « Gaston » des Compagnons de la
Chanson, qui était un musicien-chanteur polyvalent, et auteur-compositeur avec Jean-Pierre Calvet de plusieurs chansons, dont le célèbre générique de la série d'animation Tom Sawyer. C’est Anne Germain qui m’a
lancé sur cette piste, et « Gaston » me l’a confirmé. Le valet
de ferme a lui la voix de Romuald
(Etienne dans Les Demoiselles de
Rochefort). On peut notamment entendre chez les femmes Christiane Cour et Danielle
Licari. Le petit garçon pourrait avoir la voix d’Olivier Bonnet (voix du petit Boubou des Demoiselles de Rochefort).
PEAU D’ANE
(1970)
Musique :
Michel Legrand / Paroles : Jacques Demy
Enregistrement les 25/05, 26/05 et 30/05/1970* (et renforts de choeurs les 6 et 10/11/1970*)
Catherine
Deneuve... Peau d'âne... Anne GERMAIN
Jacques
Perrin... Le prince charmant... Jacques REVAUX
Delphine
Seyrig... La fée des Lilas... Christiane LEGRAND
Scène des "Insultes"
Paysanne 1 (« Quelle calamité »)… Hélène DEVOS*
Paysanne 1, 2ème réplique (« elle doit être
malade »)… ?
Paysanne 2 (« On m’a dit que sa peau cache une
infirmité »)… ?
Paysanne 3 (« Peut-être la pelade »)… ?
Paysanne 4 (« Regardez cette allure, on ne peut distinguer
ses mains de sa figure »)… ?
Paysanne 5 (« Avec ses poils partout, ça me fait grand
dégoût »)… Claude CHAUVET*
Paysanne 1, 3ème réplique (« Elle n’aura guère de
chance de rencontrer le prince »)… ?
Paysanne 2, 2ème réplique (« Avant de l’embrasser,
il faudra qu’il la rince »)… Hélène DEVOS*
Paysanne 3, 2ème réplique (« De la tête au talon,
sa peau doit être rance »)… ?
Garçon de ferme 1 (« La vieille m’a dit sur l’heure, il faut
que tu me ranges, l’écurie, les communs, les étables et la grange »,
« Et comment le saurais-je ? », « Comme sa majesté, il aime
la propreté »)… Georges BLANES*
Paysanne 6 (« Sais-tu en quel honneur ? »,
« Le prince cher seigneur viendra nous voir dimanche », etc.
« On dit qu’elle est méchante »)… Alice HERALD* et/ou Nicole DARDE*
Garçon de ferme 2 (« Tu devrais te cacher, si le prince te
voit, il pourrait se fâcher, exiger ton renvoi », « voir son Prince
Culcendron »)… Jean CUSSAC*
Rufus… Garçon de ferme 3 (« Tu n’auras pas le droit,
d’assister à la fête, car les soldats du roi croyant voir une bête, pourraient
bien te tuer », « Tout le monde fuira voyant ce laideron »)… Jo
NOVES*
Coluche...
Garçon de ferme 4 (« Comment t’appelles-tu, très noble courtisane ?)... Michel
LEGRAND*
Yves
PIGNOT... Garçon de ferme 5 (« Je crois que c’est son corps »)... Jacques DEMY**
Scène du
"Massage des doigts"
Romain
Bouteille... Le charlatan... Michel CASSEZ*
Aristocrate 1 (« J’ai la merveille des merveilles, l’onguent
qui fait maigrir les doigts »)… ?
Aristocrate 2 (« Débouchons vite cette bouteille… »)… Jackye CASTAN ?*
Paysanne 7 (« Serrez donc, fainéant », « Est-il
bête ou bien fait-il semblant ? »)… ?
Petit garçon (« C’est que j’ai peur de vous faire mal »)…
Olivier BONNET ?*
Maud
Rayer... Fille de cuisine 1 (« La mère dépêchez-vous car le prince
attend après nous», « C’est le mien qui passera l’anneau d’or »,
« Le mien est pelé jusqu’à l’os »)... Danielle LICARI*
Fille de cuisine 2 (« Miracle mon doigt maigrit
encore », « Aïe aïe ma peau s’en va en lambeaux »)… ?
Andrée
Tainsy... La mère (« Cette punition n’est point volée, car vous n’êtes que
deux écervelées »)... Janine de WALEYNE
Aristocrate 1, 2ème voix ? (« Ah le faquin,
le charlatan, avez-vous mon annulaire ? »)… ?
Aristocrate 2, 2ème voix («Je ne sais de quoi il a
l’air le mien regardez a grossi d’autant »)… Christiane COUR*
Garçon de ferme 6 (« Ce qu’elles sont bêtes »)… ROMUALD*
Vanina Michel… Paysanne 8 (« Il est jaloux », « aïe
aïe aïe ouï ouï, tu vois bien que tu me pinces »)… ?
Marion Loran… Paysanne 9 (« Vous n’êtes qu’un méchant
filou »)… ?
Christine Aurel… Paysanne 10/Esther (1ère réplique :
« Je l’ai coupé »)… Christiane COUR ?*
Christine Aurel… Paysanne 10/Esther (2ème réplique
« Pourrait-il partir ou se taire »)… ?
Chœurs :
La plupart des solistes, José Germain*, Claudine Pavaux*, Michèle Conti*, etc.
Sources :
Générique et pochettes de disques
* :
Compléments Rémi C. / Dans l’ombre des studios (remerciements à Anne Germain, Georges
Blanès, Jean Cussac, Bruno Conti, Claudine Pavaux, Michel Cassez, Claude
Chauvet, Hélène Devos, Danielle Licari, Claudine Meunier)
**: Complément Stéphane Lerouge (coffret CD Demy/Legrand)
ET LES AUTRES COLLABORATIONS JACQUES DEMY / MICHEL LEGRAND ?
Les autres films comportent moins de "mystères vocaux". Voici néanmoins quelques voix que j'ai identifiées pour:
PARKING
(1985)
Enregistrement le 27/04/1985
Spectateurs
dans « Célébration » : Christiane LEGRAND, Michel LEGRAND et
Michel BAROUILLE
Choeurs: Anne GERMAIN, Alice HERALD, Claudine MEUNIER, Jo NOVES, José GERMAIN, Jean-Claude BRIODIN, etc.
TROIS PLACES
POUR LE 26 (1988)
Journalistes
dans « Interview » : Christian GENEVOIS ?, Michel LEGRAND et Michel BAROUILLE
Source: Rémi C.
C'EST FINI, VOICI MAINTENANT UNE PAGE DE PUBLICITÉ
Cette publicité de 1972 pour Tupperware (dont on ne commentera pas le sexisme) réalisée par Agnès Varda est un pastiche des films de Jacques Demy et des musiques de Michel Legrand. La qualité sonore est mauvaise, mais il semble que les deux principales voix féminines soient celles de Danielle Licari ("un métier bien payé") et Claudine Meunier ("sans spéciales études"), accompagnées par José Bartel ("en plein après-midi") et d'autres choristes.
On retrouve dans les archives de Danielle Licari, Jackye Castan et Jean-Claude Briodin la trace d'une séance "Tupperware" le 10/02/1972 (pour le compte de l'agence Télévision-Radio-Cinéma).
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