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(Partie 1/3: Enfance et débuts de Danielle Licari et Jackye Castan, Partie 2/3: Les Fizz et les grandes années studio, Partie 3/3: Le Concerto pour une voix et l'après-Barclay)
Les Fizz (Danielle, Jackye et Nadine) et les grandes années studio
(Partie 1/3: Enfance et débuts de Danielle Licari et Jackye Castan, Partie 2/3: Les Fizz et les grandes années studio, Partie 3/3: Le Concerto pour une voix et l'après-Barclay)
Les Fizz (Danielle, Jackye et Nadine) et les grandes années studio
Les Fizz (Olympia 1966) |
Danielle Licari et Jackye Castan se retrouvent au cœur de ce
qui peut être considéré comme l’âge d’or des studios d’enregistrement français.
Du début des années 60 au milieu des années 70, les studios tournent à plein
régime, jour et nuit, pour enregistrer chansons, orchestres (c’est la grande
époque des Paul Mauriat, Franck Pourcel, Raymond Lefèvre, etc.), musiques de
film, musiques de catalogue, génériques d’émissions de télévision, publicités
(souvent chantées), jingles, covers, etc.
Danielle témoigne de ce rythme effréné : « Nous faisions parfois trois à quatre
séances de chœurs par jour : 9h-12h, 13h30-16h30, 17h-20h, 21h-minuit,
allant de studio en studio : Barclay, Polydor, Charcot, Pathé, etc. On
travaillait énormément, on a accompagné tout le monde. Comme nous savions lire
parfaitement la musique, il n’y avait pas besoin de répétitions, on nous
mettait les partitions dans les mains, et c’était parti. Donc nous n’avions pas
besoin de mémoriser le texte, la musique, etc. Les artistes n’étaient pas
toujours là, donc parfois on ne savait même pas pour qui on chantait. C’est
pour ça que j’ai gardé très peu de souvenirs des titres que j’ai enregistrés. La
mémoire retient mieux les tournées, où là nous étions plus proches des
artistes»
Jackye : « Pendant un moment on passait même une journée par semaine chez
Pathé-Marconi à accompagner de jeunes débutants qui venaient passer des
auditions. Il y avait sur place piano, guitare, basse, batterie, et des chœurs.
Dans l’équipe il y avait Louis Aldebert, membre des Double Six et super
pianiste et arrangeur. On reçoit un jour un groupe de rock’n roll. Dans le rock
il n’y a pas beaucoup d’harmonies, et le garçon enchaînait « La bémol, si
bémol, la bémol, si bémol… ». Et là, Louis, qui était d’ordinaire la
douceur et la gentillesse mêmes, n’en pouvant plus, s’écrie
« Changez d’accords! » (rires) »
François Deguelt et Danielle Licari: Le ciel, le soleil et la mer
Danielle et Jackye travaillent avec tous les
grands arrangeurs du moment, dans des centaines de séances : Alain
Goraguer, Christian Chevallier, Jean-Michel Defaye, Jean Claudric, Jean Leccia,
Jean Bouchéty, Bernard Gérard, François Rauber, Paul Mauriat, Raymond Lefèvre,
Franck Pourcel, Paul Piot, André Borly, etc. puis plus tard Christian Gaubert,
Jean-Claude Petit, etc. Mais celui qui les a le plus mis en valeur dans ses
arrangements est certainement Jacques Denjean. Appréciant le « rythm and
blues » et la pop américaine, Jacques Denjean se spécialise notamment dans
les adaptations de succès anglo-saxons. Pour retrouver ce son et une couleur de
chœurs dans le genre des Supremes ou de Martha and the Vandellas, il associe à
partir de 1964 Danielle Licari (soprano), Nadine Doukhan (mezzo) et Jackye
Castan (alto) régulièrement dans ses séances. A tel point que sur une idée de Sacha
Distel, il leur crée un trio, Les Fizz, qui enregistrera trois 45 tours (un
chez Polydor et deux chez La Voix de son Maître) avec leur propre répertoire.
« On
avait trouvé une façon de chanter proche de ce que faisaient les choristes
américaines, un peu comme des chèvres. On nous surnommait d’ailleurs les
« chèvres » de Jacques Denjean » s’amuse Jackye. « Ensuite Nadine est tombée enceinte, et nous avons laissé tomber
le groupe. »
Jacques Denjean ne se doute peut-être pas
qu’un an plus tard, il va arranger les trois plus gros succès de l’été 1965
(« Capri c’est fini » pour Hervé Vilard, « Aline » pour
Christophe et « Le ciel, le soleil et la mer » pour François
Deguelt), et, par ce coup d’éclat, devenir pendant deux ou trois ans
l’arrangeur le plus demandé sur la place de Paris (Johnny Hallyday, Sylvie
Vartan, Lucky Blondo, Alain Barrière, Richard Anthony, Sacha Distel, etc.), ce
dont bénéficient évidemment… ses choristes préférées.
Les Fizz: Toute ma vie (1966)
Séance de choeurs pour Léo Ferré De Waleyne, Licari, Dorney et Conti Photo: Hubert Grooteclaes |
Sans compter toutes les fois où Danielle, auréolée
par le succès des Parapluies de Cherbourg,
est sollicitée pour faire des voix solistes d’accompagnement avec ou sans
paroles (duo, contre-chant, seconde voix) : Charles Aznavour (« Non,
je n’ai rien oublié », « Les plaisirs démodés », « Mon
émouvant amour »), Dalida (« Le printemps sur la colline »),
François Deguelt (« Le ciel, le soleil et la mer »), Michel Delpech
(« Chez Laurette »), Sacha Distel (duo « On est si bien
ici », « Roméo et Juliette »), Jean Ferrat (réenregistrements de
« Deux enfants au soleil » et « C’est beau la vie »), Léo
Ferré (« Préface », « L’adieu », « Il n’y a plus
rien »), Pierre Perret (« Fillette, le bonheur est toujours pour
demain »), Alan Stivell (« Brocéliande »)…
« Les
chanteurs aimaient ma voix, savaient que j’étais bonne musicienne et que je
chantais bien. Ca leur faisait une plus-value car un joli solo derrière c’est
toujours agréable à entendre. »
Sacha Distel et Danielle Licari: On est si bien ici (Olympia 1966)
Danielle et Jackye sont également sollicitées
par Claude Bolling pour enregistrer les deux premiers quarante-cinq tours des
Parisiennes, en compagnie de Nadine Doukhan, Nicole Croisille et Michèle Dorney.
« Les Parisiennes c’était nous. On a
fait ce disque avec Claude Bolling qui a fonctionné. Ensuite on nous a demandé
de faire la scène, mais il fallait danser et, à part Nicole
Croisille, nous n’étions pas danseuses. Mais ils ont quand même eu l’honnêteté
et l’élégance de nous le proposer. »
Dans les séances de l’époque, les choristes
sont généralement convoqués par l’arrangeur lui-même, ou un musicien (souvent
Roger Berthier ou Jean-Claude Dubois) ou choriste (au début, principalement
Janine de Waleyne et Christiane Legrand, puis Anne Germain, Jean Stout,
Jean-Claude Briodin, Claudine Meunier, Danielle et Jackye elles-mêmes, etc.) ayant le rôle de contracteur et touchant ce qu’on appelle des « frais de régie ».
Roger Berthier |
Jackye tient à rendre un hommage particulier
au violoniste Roger Berthier, personnage très important dans le métier à
l’époque, car beaucoup d’arrangeurs (comme Raymond Lefèvre) lui confiaient le soin
de choisir et convoquer musiciens et choristes : « Roger Berthier était plus âgé que nous, mais c’était un homme
très ouvert d’esprit et en avance sur son temps. Quand il a su que Danielle et
moi vivions ensemble, il nous a comprises. Il nous aimait beaucoup, et au lieu
de nous séparer comme certains ou certaines l’ont fait, il veillait toujours à
nous convoquer toutes les deux ensemble dans ses séances. Il a aidé Danielle à
trouver sa place. »
Pour Raymond Lefèvre, Roger Berthier convoque également les
musiciens et choristes des émissions télé de variétés dans lesquelles Raymond dirige l'orchestre. Danielle et Jackye
accompagnent ainsi de nombreux artistes dans Le Palmarès des Chansons, Cadet
Rousselle, Ring Parade, etc.
Michel Delpech : Chez Laurette (1966)
accompagné par Les Fizz (Nadine, Danielle et Jackye)
La voix de Danielle est généralement très
reconnaissable même au milieu d’une douzaine de choristes. Si le son de sa voix
est souvent associé au tout début à ses amies « Fizz », celle qui fut
sa plus grande « complice » de micro est certainement Anne Germain (choisie par Michel Legrand et Jacques Demy pour prendre la succession de Danielle en voix chantée de Catherine Deneuve dans Les Demoiselles de Rochefort (1967) et Peau d'âne (1970) afin de raccorder avec la voix parlée de l'actrice).
A. Germain, H. Salvador et D. Licari |
Danielle : « En plus d’Anne, j’aimais bien notamment Claudine Meunier, qui, comme Roger Berthier, veillait toujours à nous convoquer toutes les deux Jackye
et moi».
Janine de Waleyne |
Un jour,
lors d’une séance pour Henri Salvador, on m’a présentée à Lalo Shiffrin,
compositeur entre autres du générique de Mannix, qui m’avait déjà vue jouer du
piano dans un club de jazz. Il me demande de convoquer vingt choristes pour un remake
américain du film Casque d’or. Aussitôt dit, aussitôt fait, j’ai convoqué tout
Paris sauf Janine, car elle avait mis des gens en quarantaine. Curieusement,
elle ne m’en a jamais voulu, on n’en a jamais parlé. Elle avait compris la
leçon.
Finalement
après des heures d’enregistrement, Lalo Shiffrin s’est disputé avec Christian
Chevallier qui avait fait des arrangements que je trouvais magnifiques –Quel
orchestrateur ! Ecoutez ce qu’il a fait pour Danielle sur « Été
42 »! - mais qui ne correspondaient
pas à ce que Lalo voulait. Et de toute façon, le tournage du film a été
abandonné, le film n’est jamais sorti. »
Danielle Licari (musique: Vladimir Cosma): La Mélopée de Falbala
extrait de la musique du film Astérix et la Surprise de César (1985)
Puisque nous évoquons Lalo Shiffrin et les musiques de film, la mode de l’époque est également aux chœurs (Morricone, etc.) dans ce domaine ; la voix de Danielle est exploitée par tous les compositeurs, que ce soit en voix solo, soprano lead ou simple choriste (souvent avec Jackye) : John Barry (Moonraker (1979)), Claude Bolling (Vivre la nuit (1968), Lucky Luke : Daisy Town (1971)), Jean-Pierre Bourtayre (générique de la mini-série Gaston Phébus (1978)), Gérard Calvi (Le Viager (1971), Vos gueules les mouettes (1974), Les Douze Travaux d’Astérix (chœur « L’île du plaisir »,1976)), Vladimir Cosma (Clérambard (1969), Astérix et la Surprise de César (en 1985, vocalise solo « Mélopée de Falbala »)), Charles Dumont (vocalise solo de "Maria" dans Trafic (1971)), François de Roubaix (L’Homme Orchestre (1970)), Alain Goraguer (La Planète Sauvage (1973)), Michel Legrand (on reconnaît Danielle et Jackye sur plusieurs répliques du « Massage des doigts » de Peau d’âne (1970)), Michel Magne (Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil (1972)), Alain Pierre (générique de la série d’animation Les Aventures de Pierrot (1974)), Jean Wiener (générique de la série Les Gens de Mogador (1972)) et évidemment Francis Lai.
« Je
connaissais bien Francis Lai car à l’époque où je faisais les tournées de
Mireille Mathieu, il était dans l’orchestre, à l’accordéon. Il n’avait pas
encore la place qu’il a eue plus tard. »
Francis Lai |
Danielle participe aussi à beaucoup de
doublages de films. « C’est une
technique différente, mais on prend vite le coup, il suffit de suivre la bande,
de la même manière qu’on suit la partition dans une séance normale. »
Elle chante en soliste dans Camelot
(voix chantée de Vanessa Redgrave/Guenièvre, 1967), La Vallée du Bonheur (voix chantée de Barbara Hancock/Susan la
muette, 1968), Un violon sur le toit (voix
chantée de Michèle Marsch/Hodel, 1971), Alice
au Pays des Merveilles (voix chantée de la rose blanche, redoublage de
1974), Heidi (chant solo du générique
de la série d’animation de 1974), Pinocchio
(chant solo du générique « Joli Pantin » de la série d’animation de
1976), Cendrillon (générique de
début, redoublage partiel en 1978 du doublage de 1950), Bambi (voix chantée de Féline, redoublage de 1979), La Belle au Bois dormant (voix chantée
de la Princesse Aurore dans La Belle au
Bois dormant, redoublage de 1981)…
Danielle se retrouve aussi (souvent avec
Jackye) dans les chœurs de Mary Poppins
(1964), Sur la piste de la grande
caravane (1965), Oliver ! (1968),
L’Apprentie sorcière (1972), Peter et Elliott le Dragon (1978), Popeye (1982), Pinocchio (chœurs de « Quand on prie la bonne étoile » en
1982, en complément du doublage de 1975), Le
Noël de Mickey (1983), etc.
Extraits de doublages de Danielle Licari (Camelot, La Vallée du Bonheur, Un violon sur le toit, Alice au Pays des Merveilles (deux extraits), Heidi, Bambi et La Belle au Bois dormant)
Sa voix se prête également bien aux disques
religieux (La vie de Jésus orchestrée
par François Rauber avec Anne Germain et Jean Cussac, Sanctus de Marian Marciak) et aux disques pour enfants (Minizup et Matouvu (le dessinateur
Barberousse lui offrira un dessin à cette occasion) avec Jean Stout, Les Chansons de Kiri le Clown avec Guy
Piérauld, etc.).
Et évidemment les publicités radio, cinéma ou
télévisées, qui sont en grande partie chantées dans les années 60/70 :
Tupperware (publicité mythique de 1972 réalisée par Agnès Varda, pastichant
Demy-Legrand), Bernardaud porcelaine de Limoges, etc.
Olympia Sacha Distel (D. Warwick, M. Mathieu, Les Fizz...) |
Un jour on
m’a demandé de jouer de l’orgue pour accompagner Coccinelle à l’Olympia. J’en
jouais assez rarement, et j’étais donc beaucoup moins à l’aise qu’au piano. Dans
le premier morceau qui attaquait le concert, la mélodie était jouée par
l’orgue, qui donnait le signal du lever de rideau. Et là, malheur, j’arrive en
voiture place de la Concorde, une femme prise de panique par la circulation
avait fui sa voiture en la laissant en plein milieu de la place. J’étais juste
derrière, il y avait un embouteillage monstre, j’arrive à l’Olympia, le concert
aurait dû commencer il y a un quart d’heure, je vois Bruno Coquatrix qui fait
les cent pas devant l’entrée des artistes, très inquiet. Je passe mes clés de
voiture au gardien du parking pour qu’il la gare, je cours jusqu’à la fosse et
joue pour que le rideau puisse s’ouvrir.
Il n’y avait
pas beaucoup de femmes pianistes à l’époque, et Bruno Coquatrix m’aimait
bien. Il m’appelait « mon petit ».»
Jerry Lewis et ses choristes |
On a passé
au moins trois semaines avec lui à l’Olympia, c’était super. A la fin il nous a
offert à chacun une bouteille de Mouton-Rothschild. Il a été charmant et très
pro. Un soir de spectacle, Doudou, le régisseur de l’Olympia, lui lance des
coulisses sa canne, et Jerry ne la rattrape pas. Doudou était très inquiet,
mais Jerry a été adorable avec lui, lui a dit « Ce n’est pas de ta faute,
c’est de la mienne », tandis que tant d’autres artistes auraient fait
porter le chapeau au régisseur. »
A l’Olympia, Danielle et Jackye accompagnent
de nombreux artistes, comme Dionne Warwick (dans un programme Sacha Distel, avec
Mireille Mathieu et Les Brutos), mais aussi Gilbert Bécaud et Claude François,
pour lesquels elles rodent d’abord le spectacle deux ou trois semaines à
L’Ancienne Belgique (à Bruxelles). « Claude
François était très gentil avec nous. A la fin de l’Olympia, nous avons eu
chacune un grand bouquet de roses et un grand flacon de parfum Shalimar pour
nous remercier. »
Parmi les preuves de générosité de certains
artistes, elles gardent un bon souvenir de Sammy Davis Jr. même si elles n’ont
pas travaillé avec lui directement : « Les
choristes chantaient dans l’orchestre avec un voile devant donc ils ne le
voyaient pas sur scène. Après avoir pris le soin de faire un enregistrement de
bande orchestre et chœurs (c’était possible à l’Olympia car il y avait une
cabine de son), Sammy a offert une soirée-concert aux musiciens, choristes et
techniciens et à leurs familles et amis, afin qu’ils puissent le voir en tant
que spectateurs et profiter du spectacle. C’était très généreux. Nous avons été
invitées par des amis choristes et nous gardons un souvenir incroyable de cette
soirée. »
Mireille Mathieu et Jackye Castan (Londres, 1966) |
Jackye complète : « Je souhaite à tout artiste de vivre un jour une tournée avec
autant de rires. Préboist et Garcin notamment étaient extraordinaires. Voir
Paul en charentaises avec son pantalon en velours côtelé comme dans les
campagnes suffisait à déclencher un fou rire. Quant à Mireille Mathieu, il
est de bon ton chez certains chroniqueurs de se moquer d’elle, mais je crois
avoir rarement entendu une voix aussi solide dans le métier, elle pouvait
réattaquer rapidement après tout un tour de chant. C’est une artiste réellement
connue dans le monde entier.»
Une autre anecdote sur cette tournée de Mireille Mathieu, lors d'un concert en Espagne: « Danielle était au centre, Pierrette à sa droite, et moi à la gauche de Danielle. Dans le tour de chant de Mireille, il n'y avait pas des choeurs sur toutes les chansons, et parfois il n'y avait que trois mesures. Ce soir-là, nous étions en plein air. Je vois arriver sur scène un gros scorpion noir. Je suis née dans le midi, j’ai l’habitude d’en voir dans les pierres sèches, et ça ne me retourne pas. Il arrive vers nous. Danielle le voit et me demande « -C’est quoi ça ? » « -Un scorpion ! ». Je vois Pierrette et Danielle toutes les deux avec leur micro suivre le scorpion et se mettre dos au public. Le public voyait une choriste de face (moi) et deux choristes de dos.»
Parfois, le spectacle est aussi dans la salle: « Lors d'un concert en Bretagne, on avait commencé le spectacle, on en était à la deuxième chanson, et là on voit une femme qui arrive en retard, tout le monde se lève pour la laisser s'asseoir. Elle avait une coiffe bigoudène très grande, et les gens se penchaient autour d'elle car ils n'y voyaient rien. De la scène on aurait dit une gerbe de fleurs.»
Parfois, le spectacle est aussi dans la salle: « Lors d'un concert en Bretagne, on avait commencé le spectacle, on en était à la deuxième chanson, et là on voit une femme qui arrive en retard, tout le monde se lève pour la laisser s'asseoir. Elle avait une coiffe bigoudène très grande, et les gens se penchaient autour d'elle car ils n'y voyaient rien. De la scène on aurait dit une gerbe de fleurs.»
Tom Jones : Green green grass of home (Midem de Cannes, 1968)
accompagné par J. Castan, D. Licari et A. Germain
N’oublions pas les festivals du disque, comme
le Midem de Cannes, où Danielle, Jackye et Anne Germain accompagnent lors de
plusieurs éditions (1968, 1969, 1970…) en trio les plus grands artistes
internationaux du moment, dont Tom Jones. « Anne
Germain et moi avons failli perdre la vie lors d’un Midem. Nous étions toutes
les trois sur une plateforme qui était très en hauteur. Anne et moi reculions,
nous étions sur le point de nous appuyer sur le rideau de fond, sans savoir que
derrière le rideau c’était le grand vide. Jackye, prise d’un pressentiment, est
devenue livide, et nous a tirées vers l’avant par les mains. Juste à temps... »
Raymond Lefèvre |
De tous ces enregistrements, concerts, etc.
avec ces artistes prestigieux, Danielle en a gardé peu de photos : « A l’époque on n’avait pas les smartphones.
En séance, on voyait Johnny, Sylvie, Sheila, Claude François, etc. mais ça ne
nous serait jamais venu à l’idée de nous prendre en photo avec eux. Je n’ai
d’ailleurs jamais vu aucun choriste sortir son appareil photo, ça ne se faisait
pas. »
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(Partie 1/3: Enfance et débuts de Danielle Licari et Jackye Castan, Partie 2/3: Les Fizz et les grandes années studio, Partie 3/3: Le Concerto pour une voix et l'après-Barclay)
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merci d'avoir écrit ce texte. J'adore ces deux femmes....Jackye a été ma pianiste et j'en garde un souvenir ému. Jacques Haurogné
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